Uda Benyamina

Uda Benyamina

Parcours :

Uda Benyamina est née en novembre 1980 à Viri chatillon, quartier des érables en banlieue parisienne. Violente et révoltée,  elle se fait virer de plusieurs établissements scolaires  « On ne va pas se mentir, quand tu grandis dans un quartier où les injustices et les inégalités sont à chaque coin de rue, ça crée une colère ».

Elle entre ensuite en CAP coiffure où un surveillant lui fait découvrir les films de Passolini, et « Voyage au bout de la nuit » de Céline : c’est le déclic. Elle prend goût à la littérature et au cinéma, passe le baccalauréat L et se forme comme comédienne à l’école régionale d’acteurs de Cannes (ERAC).

Elle poursuit ses études en Biélorussie et aux États-Unis grâce à des bourses : à l’Académie de Minsk, auprès de l’association Demain le Printemps, à l’Ontological Theater et à l’Actors Studio. Mais le métier d’actrice la laisse rapidement frustrée : « J’avais ma vision du monde et besoin de m’exprimer autrement, j’ai appris à écrire et à réaliser». Elle réalise neuf courts-métrages en neuf mois, primés dans différents festivals et diffusés par des télévisions (Canal+, France 2, Direct 8, TV5 Monde), dont Ma poubelle géante, une satire sociale sur la difficulté de trouver un boulot quand on est multidiplômé et de banlieue.

Ses réalisations

Son film « Divines » fait un carton et reçoit la Caméra d’or au Festival de Cannes en 2016 , obtient le César de la meilleure actrice dans un second rôle, le César du meilleur jeune espoir féminin, le César de la meilleure première œuvre et une nomination au Golden Globes 2017.

Ce film raconte  l’histoire d’une jeune fille vivant dans un camp de rom, et qui va suivre les pas d’une dealeuse respectée de son quartier pour obtenir pouvoir et réussite. Dans son ascension (ou sa chute ?) elle va rencontrer un danseur qui va lui faire découvrir une autre voie« J’ai commencé mon film avec l’idée de montrer que la vie, c’est un combat que l’on mène contre soi-même. Le libre arbitre existe, on a tous une responsabilité dans ce qui nous arrive »

> Les prix qu’elle obtient au cinéma lui ont permis d’être sur le devant de la scène, de se faire entendre et de montrer que, même en venant de milieu populaire et en étant une femme, on peut réussir :

« Cannes nous appartient, Cannes est à nous aussi, on est là, c’est possible !! » a-t-elle lancée lors du festival de Cannes en 2016.

>Elle crée l’association « Mille visages » en 2006 pour diversifier le milieu du cinéma qu’elle juge encore très élitiste, et permettre à chacun d’en faire partie, notamment aux jeunes des quartiers populaires (26 d’entre eux jouent dans le film Divines) mais plus généralement à ceux qui d’habitude en sont éloignés.

Voir plus de détails sur le site de l’association : http://www.1000visages.fr

Philosophie :

« Je pense que la politique est avant tout individuelle (…) Je crois que le politique passe par mes actions, tes actions, les actions de tous ces gens autour de nous : la faute c’est pas les autres c’est nous (…) Qu’est-ce qu’on fait nous ? Quels sont nos actes politiques ? Le cinéma est un acte politique pour moi. »

Son combat :

Uda Benyamina se défini comme « humaniste » et se bat pour plus d’égalité notamment dans le monde du cinéma, en luttant pour qu’il y ait à la fois plus de femmes dans le cinéma et plus de personnes issues de milieux populaires. Elle n’hésite pas à élever sa voix et forme de nombreuses personnes aux métiers du cinéma à travers son association.

 Sources :

https://i-d.vice.com/fr/article/ywp3nw/uda-benyamina-lart-est-sacre

https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/houda_benyamina_cannes_est_a_nous_365691

https://www.huffingtonpost.fr/2017/01/08/divines-golden-globes-houda-benyamina_a_21650324/

http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/houda-benyamina-la-divine-surprise-31-12-2016-6509715.php

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