#majoritéinvisible : rendre visible les classes populaires
Lorsque nous avons commencé à travailler sur les conditions de vie des classes populaires, nous avons découvert le phénomène, bien connu des chercheur.ses, d’invisibilisation des classes populaires. C’est un mécanisme complexe, qui tend à rendre invisible les ouvrier.es et les employé.es dans la société, alors même que ceux-ci représentent la majorité de la population. C’est pourquoi, pour participer à la mise en visibilité des classes populaires, qui est un de nos 4 objectifs, nous avons lancé le #majoritéinvisible sur Instagram et sur Facebook. Explications rapides ci-dessous : à vous de jouer !
Lutter contre l’invisibilisation des classes populaires
Une des difficultés des classes populaires aujourd’hui en France, c’est qu’elles sont devenues comme invisibles, dans les médias et pour les politiques. Si vous voulez en savoir plus à ce sujet, vous pouvez lire notre article ici : http://collectifpop.fr/invisibilisation-disqualification.
Pourtant, les employé.es et les ouvrier.es sont majoritaires, mais qui s’en rend compte? Cela n’aide pas à être pris en compte dans les décisions… Voilà pourquoi nous avons lancé un hashtag dédié sur internet : #majoritéinvisible.
Montrer concrètement les conditions de vie de la majorité populaire
Pour cela, nous avons commencé à poster des exemples concrets de conditions de travail ou de vie des classes populaires, à partir de photos ou de vidéos de portraits ou de lieux populaires.
Voici un exemple sur les ouvriers du BTP pour vous inspirer, un premier post que nous avons publié sur Instagram et sur Facebook.
En France, 800 000 personnes sont ouvriers du BTP. Pour un salaire oscillant entre 1250€ et 1800€ selon le métier et l’âge, ils travaillent en moyenne 35 à 40h par semaine dans des conditions pénibles. Les ouvriers du BTP sont en effet exposés à 7/10 des critères de pénibilité classiques : port de charges lourdes, postures pénibles, vibrations, travail répétitif, exposition aux agents chimiques dangereux, au bruit, aux intempéries. Conséquences : deux fois plus d’arrêts maladie que la moyenne nationale, 1/4 accident mortel lié à une chute de hauteur concerne un ouvrier du BTP, et un état de santé et une espérance de vie moins bons que la moyenne. #majoritéinvisible
Et voici un deuxième exemple centré sur l’habitat populaire, à l’appui d’une photo d’un quartier populaire de Chambéry, publié sur Instagram :
A Chambéry, ville de 60000 habitants, plus de 60% des actif.ves sont ouvriers ou employé.es. Une partie vit dans ce quartier HLM de Chambéry-le-Haut, qui héberge plus de 10% des chamberien.nes! Si ce quartier-dortoir paraît calme et aéré, entouré des montagnes, assez bien entretenu et bien desservi par les bus et les centre sociaux culturels… mais cela n’enlève rien au sentiment fort de relégation qu’on a quand on habite ici… placés à 45 min à pied au dessus de la ville, regroupés entre gens pauvres ou modestes et majoritairement issus de l’immigration, on se sent comme tenus à l’écart par la ville, histoire qu’on ne nous voit pas trop… #majoritéinvisible
A vous de jouer !
Vous voulez participer ? C’est simple ! Si vous ou quelqu’un de votre entourage êtes ouvrier.e ou employé.e, avec un travail ou pas, à la retraite, au chômage, à la maison…prenez-vous en photo ou en vidéo et publiez la avec le #majoritéinvisible. Vous pouvez aussi préciser quelle est votre situation (ex : salaire, horaires…) et combien d’autres personnes sont dans votre situation. Ou bien prendre en photo des lieux fréquentés par les classes populaires : des quartiers, des places, des squares, des cafés etc…
Pour vous repérer, on vous donne qq chiffres et la liste des métiers d’employé.es et ouvrier.ers en photo ci-joint ! Alors à vos photos, prêts, partez !