L’Alliance citoyenne

L’Alliance citoyenne

Evolution 
Elle a été fondée en 2010 à Grenoble par une dizaine de personnes partisanes du community organising. Ils s’agissaient de professionnels, (travailleur social, technicien de la politique de la ville, éducateur spécialisé, directeur de centre social) déçus de ne pas pouvoir
agir réellement sur ce qu’ils observaient et qui ont tout plaqué pour pouvoir changer réellement les choses.
Ils ont d’abord pris du temps à rencontrer les autres associations du territoires et à écouter les colères des habitants. Puis ils ont commencer à créer des alliances entre les individus :«Au départ, il s’agissait de rencontrer les gens et d’écouter leurs colères. Au bout de deux ans, des victoires ont été obtenues et l’idée d’une alliance à l’échelle de l’agglomération a germé.» témoigne une bénévole de l’association.
Aujourd’hui le mouvement s’étend jusqu’en île de France, à Aubervilliers, à Rennes, à Genevilliers et bientôt au niveau national.
Fonctionnement :
L’asso est constitué d’un Conseil d’Administration de 13 personnes, de 5 organisateurs et de 150 adhérents. Il n’y a pas de président et elle est financièrement indépendante : elle ne reçoit en effet aucune subvention publique et ne vit que de fonds privés ( dons, adhésion, aides de fondation, formation…).
Philosophie :
Laisser les individus se réapproprier leur pouvoir citoyen tout en les réunissant, au-delà de leurs différences.
Son but :
Permettre aux citoyens de lutter par eux-mêmes pour défendre leurs intérêts dans tous les domaines (logement, éducation, travail, citoyenneté). En résumé, développer le pouvoir d’agir des citoyens.
Sa méthode :
Le community organising : il s’agit d’une méthode expérimentée puis consolidée à partir des années 1930 aux États-Unis par l’activiste Saul Alinsky. Il s’agit de permettre à des citoyens de s’organiser dans le but de défendre leurs intérêts et de changer la société. Pour ce faire, les organisations s’appuient sur des procédés originaux de mobilisation des habitants, autour notamment de l’action directe non violente, des formations au leadership, mais également des constitutions de réseaux entre collectifs, qu’ils soient associatifs ou communautaires.

Marche organisée par une alliance citoyenne le 6 décembre à Aubervilliers pour demander des logements salubres

Concrètement, les militants de l’Alliance citoyenne ont d’abord pris le temps de s’immerger dans les quartiers puis de repérer les leaders potentiels, les grandes gueules, les responsables d’associations, d’amicales de locataires ou les têtes de réseau informels pour les former aux stratégies d’actions collectives et de négociation, et leur permettre ainsi de prendre du poids sur les décisions politiques.
Ils font en sorte également de faire rencontrer des individus qui ont les mêmes difficultés, des intérêts en communs, et de créer des alliances entre eux. Ils aident ces habitants à s’organiser pour défendre leurs intérêts et font en sorte que ces organisations se maintiennent sur le long terme. Les organisateurs ne sont là que pour les aider à organiser
leur action, pas pour faire à leur place.

Ses résultats :
L’Alliance citoyenne a réussi à remporter de nombreuses victoires qui font peu de bruit mais qui n’en sont pas moins de grandes victoires, exemples :
>En 2011, l’alliance citoyenne a permis à des employées de ménage de l’hôtel des impôts de Grenoble d’obtenir une série de concessions de la part de leur employeur vis-à-vis de conditions de travail jugées inacceptables. Elles menaçaient d’occuper leur lieu de travail
avec une centaine de personnes.
>Dans la même ville, en avril 2013, après une mobilisation dont le point d’orgue aura été l’occupation non violente de la mairie, le collectif des parents de l’école des Buttes, incendiée un an plus tôt, parvient à négocier avec le maire la reconstruction de l’école du quartier, initialement non prévue dans le budget de la ville.


Témoignage :
Nacera était déjà une figure dans son quartier d’Echirolles mais elle s’épuisait à«gueuler seule» dans les réunions du comité de quartier. Avec l’aide de l’Alliance citoyenne, elle sait maintenant comment se coordonner avec d’autres associations et forcer la mairie à ouvrir des négociations: «On y va à cinquante et ça change tout! Les élus ne réagissent pas pareil», assure cette chef d’entreprise de nettoyage.
Au cours d’un dîner de gala où se pressaient tous les officiels, Mathieu a monté une action symbolique, organisant une file d’attente pour accéder au buffet, expliquant que c’est ainsi que les étudiants étrangers sont accueillis pour faire valoir leurs droits. «Ça m’a donné une formidable confiance. Je sais maintenant comment mettre des bâtons dans les roues pour ensuite pouvoir ouvrir une négociation», claironne cet étudiant en droit de la République du Congo.


Sources :
-https://alliancecitoyenne.org
-http://mouvements.info/lambition-democratique-du-community organizing-lexemple-delalliance-citoyenne-de-lagglomeration-grenobloise/
-http://banlieue.blog.lemonde.fr/2013/02/07/a-grenoble-batir-un-contre-pouvoir-pour-sefaire-entendre/
-http://www.alpesolidaires.org/alliance-citoyenne-changer-les-choses-par-l-actioncollective

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