ATD Quart Monde

ATD Quart Monde

Histoire :

L’association ATD Quart Monde (Aide à Toute Détresse) a été fondée en 1957 par Joseph Wresinski et les habitants d’un bidonville de Noisy-le-Grand.

Tout commence en 1956 : Joseph Wresinski, prêtre français, entre dans le camp du Château-de-France à Noisy-le-Grand, un camp d’hébergement d’urgence près de Paris. Deux cent cinquante-deux familles y vivent, dans une situation de précarité et d’isolement extrême. « Les familles que j’ai rencontrées là-bas m’ont fait penser à la pauvreté de ma mère. Les enfants auraient pu être mes frères, ma sœur ou moi, quarante ans plus tôt ». Profondément choqué par ce qu’il découvre et faisant le lien avec sa propre histoire, il se fait la promesse « de faire gravir à ces familles les marches de l’Elysée, du Vatican, de l’ONU… ».

En 1957 Joseph Wresinski crée une association avec les familles du camp, « Aide à Toute Détresse », qui deviendra plus tard le Mouvement international ATD Quart Monde. Il fait appel à des amis dans la société, pour garantir l’existence de l’Association menacée à ses débuts. C’est ainsi que le rejoindront Mme Geneviève Anthonioz de Gaulle et d’autres personnes : ce sont les premiers « alliés ».

Dans le même temps, des hommes et femmes de différentes origines et croyances s’engagent à ses côtés et dans la durée avec les familles du Camp : ce sont les premiers volontaires permanents. Ensemble, ils créent le volontariat permanent, un engagement à temps plein et à long terme aux côtés des familles les plus exclues.

    

Son objectif :

Lutter contre l’extrême pauvreté et construire une société plus juste qui respecte les droits fondamentaux et la dignité de chacun.

Fonctionnement :

L’association est implantée en France mais également à l’international dans plus de 30 pays.

Elle agit de 3 manières :

1° sur le terrain avec les personnes en situation de pauvreté pour obtenir l’application des droits

2° en influençant les décisions des responsables politiques afin de faire évoluer les lois et les pratiques

3° en sensibilisant tout le monde, pour faire connaître la réalité de la pauvreté et changer le regard que nous avons sur les plus pauvres souvent biaisé par les clichés

Ses actions:

1° ATD Quart Monde a contribué à la création de plusieurs les défendant les droits des plus démunis comme le Revenu Minimum d’Insertion (RMI, ancêtre du RSA), la Couverture maladie universelle, le Droit au logement opposable ou la loi d’expérimentation Territoire zéro chômeur de longue durée.

2° ATD Quart Monde a également mené une recherche participative avec l’Université d’Oxford pour mieux comprendre la pauvreté afin de l’éradiquer. Intitulée « Les dimensions cachées de la pauvreté », elle a été présentée le 10 mai 2019 à l’OCDE à Paris. Pour cette recherche des personnes qui vivent elles-mêmes la pauvreté ont été associées.  Cette étude a réuni des personnes en situation de précarité, des chercheurs et des professionnels dans six pays : le Bangladesh, la Bolivie, la France, la Tanzanie, le Royaume-Uni et les États-Unis.

En associant des personnes qui vivent la pauvreté, cette étude révèle des dimensions peu démontré jusque ici, telle que la maltraitance administrative, ou encore les compétences et capacités de résistance des personnes en situation de pauvreté

3° L’association publie régulièrement le livre « contre les idées fausses » qui donne des chiffres clés et des faits pour montrer la réalité de la pauvreté et lutter contre les préjugés.

4° ATD Quart Monde a permis de créer le « Pauvrophobie » pour dénoncer les discriminations envers les pauvres : refus de soins, accès au logement, à l’emploi, à l’école. Plus de 1000 personnes ont participé à la consultation lancée par l’asso pour développer ce terme.

5° Elle mène de multiples actions à travers ses antennes locales implantées dans de nombreuses villes en France : des bibliothèques de rue, le festival des savoirs et des arts, la journée de lutte contre la misère, et bien d’autres actions encore…

On compte une centaine de groupes locaux qui sont eux-mêmes organisés par région.

Territoires zéro chômeur :

Le projet Territoires zéro chômeur de longue durée est expérimenté dans 10 territoires de 5 000 à 10 000 habitants depuis janvier 2017, dans le cadre d’une loi d’expérimentation votée à l’unanimité par le parlement le 29 février 2016. Objectif : montrer que personne n’est inemployable et lutter contre le chômage. Montrer aussi que l’économie peut être au service de l’humain et de la planète.

 Ce projet repose sur la création d’emplois grâce à des Entreprises à But d’Emploi (EBE), qui embauchent – sur la base du volontariat – des chômeurs de longue durée en CDI, au SMIC et à temps choisi, afin de réaliser des travaux utiles localement, mais non réalisés car jugés peu rentables pour le marché classique.

Ces nouveaux emplois sont financés par le transfert des coûts liés au chômage de longue durée. Des coûts estimés à au moins 43 milliards d’euros annuels, soit au moins 18 000 euros par an et par personne durablement privée d’emploi.

Comme l’a montré ATD Quart Monde dans un livre publié après deux années d’expérimentation, Territoires zéro chômeur de longue durée commence à porter ses fruits dans les dix territoires expérimentaux. A cette date, plus de 800 personnes ont été embauchées dans les onze Entreprises à But d’Emploi.

Emmanuel Macron a annoncé une extension du projet à d’autres territoires d’ici 2020 et ATD Quart Monde reste aujourd’hui mobilisé aux côtés de l’association Territoires zéro chômeur de longue durée et de ses partenaires pour demander le vote d’une deuxième loi d’expérimentation et pour s’assurer que les conditions de l’extension seront réunies.

Témoignage :

« C’est la Mission locale qui m’a parlé de Territoires zéro chômeur de longue durée. J’ai été aux réunions, j’ai pris un temps complet, on peut aussi choisir ses horaires. Maintenant que je travaille, je fais des choses, je rencontre des gens. Je pense à passer mon permis. Je suis fier aussi. »

  • « Quand on perd son emploi et qu’on n’a plus de salaire, on se dit ‘je ne sers plus à rien, je ne suis plus rien’. Je me renfermais, je restais dans mon coin. Alors que cela ne me ressemblait pas, moi j’ai besoin de voir du monde, de discuter, de travailler. »

Maire de Pipriac, Marcel Bouvier

  • « Quand près de 70 personnes touchent un salaire minimum, cela a forcément un impact économique sur le territoire. Le nombre de demandes faites au centre communal d’action sociale a diminué, la fréquentation de l’épicerie sociale aussi. », dit-il, tout en relevant « l’humanité du projet ».

  • « Nous avons de sérieuses compétences pour gagner de l’argent, nous savons tricoter, nous savons faire tant de choses, comme recycler, mais personne n’accorde de valeur à ces compétences. Personne ne dit vraiment : ‘ils font un effort.’ Tout cela est rendu invisible. » Personne en situation de pauvreté

Vidéos :

La présentation du projet « Territoires zéro chômeurs de longue durée » https://youtu.be/Q8dw2Sh20SE

Des résumés des résultats de l’étude « Les dimensions cachées de la pauvreté » https://youtu.be/WxAUMK9yMdA

https://youtu.be/jmIw5GbJVzA

Documentation

Le rapport de la recherche sur les Dimensions cachées de la pauvreté est disponible  en cliquant ici

Sources :

https://www.atd-quartmonde.org/

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