De l’emploi pour les chômeurs de longue durée : Territoires zéro chômeur
Initié par ATD Quart Monde, le projet Territoires zéro chômeur de longue durée est expérimenté dans 10 territoires de 5 000 à 10 000 habitants depuis janvier 2017, dans le cadre d’une loi d’expérimentation votée à l’unanimité par le parlement le 29 février 2016. Objectif : montrer que personne n’est inemployable et lutter contre le chômage. Montrer aussi que l’économie peut être au service de l’humain et de la planète.
Ce projet repose sur la création d’emplois grâce à des Entreprises à But d’Emploi (EBE), qui embauchent – sur la base du volontariat – des chômeurs de longue durée en CDI, au SMIC et à temps choisi, afin de réaliser des travaux utiles localement, mais non réalisés car jugés peu rentables pour le marché classique.
Ces nouveaux emplois sont financés par le transfert des coûts liés au chômage de longue durée. Des coûts estimés à au moins 43 milliards d’euros annuels, soit au moins 18 000 euros par an et par personne durablement privée d’emploi.
Comme l’a montré ATD Quart Monde dans un livre publié après deux années d’expérimentation, Territoires zéro chômeur de longue durée commence à porter ses fruits dans les dix territoires expérimentaux. A cette date, plus de 800 personnes ont été embauchées dans les onze Entreprises à But d’Emploi.
Emmanuel Macron a annoncé une extension du projet à d’autres territoires d’ici 2020 et ATD Quart Monde reste aujourd’hui mobilisé aux côtés de l’association Territoires zéro chômeur de longue durée et de ses partenaires pour demander le vote d’une deuxième loi d’expérimentation et pour s’assurer que les conditions de l’extension seront réunies.
Témoignage :
« C’est la Mission locale qui m’a parlé de Territoires zéro chômeur de longue durée. J’ai été aux réunions, j’ai pris un temps complet, on peut aussi choisir ses horaires. Maintenant que je travaille, je fais des choses, je rencontre des gens. Je pense à passer mon permis. Je suis fier aussi. »
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« Quand on perd son emploi et qu’on n’a plus de salaire, on se dit ‘je ne sers plus à rien, je ne suis plus rien’. Je me renfermais, je restais dans mon coin. Alors que cela ne me ressemblait pas, moi j’ai besoin de voir du monde, de discuter, de travailler. »
Maire de Pipriac, Marcel Bouvier
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« Quand près de 70 personnes touchent un salaire minimum, cela a forcément un impact économique sur le territoire. Le nombre de demandes faites au centre communal d’action sociale a diminué, la fréquentation de l’épicerie sociale aussi. », dit-il, tout en relevant « l’humanité du projet ».