François Ruffin

François Ruffin

Membre du parti « France Insoumise », François Ruffin utilise son statut de député pour faire entendre la voix des invisibles, des « sans voix », des milieux populaires

Parcours

François Ruffin, est un journalisteessayisteréalisateur et homme politique français. Né à Calais, François Ruffin grandit à Amiens, d’un père cadre chez Bonduelle et d’une mère femme au foyer. Il est scolarisé au collège-lycée jésuite La Providence, un établissement privé catholique d’Amiens. Il obtient une maîtrise de lettres à l’université de Picardie et un diplôme du Centre de formation des journalistes (CFJ).

Il est le fondateur et le rédacteur en chef du journal Fakir. Il écrit aussi dans Le Monde diplomatique et pour l’association de critique des médias Acrimed. En tant que reporter, il participe pendant sept ans à l’émission Là-bas si j’y suis diffusée sur France Inter. Il apparaît comme l’une des figures de proue du mouvement Nuit debout en 2016 et reçoit le César du meilleur film documentaire en 2017 pour son premier film, Merci Patron !

Il est élu député dans la 1re circonscription de la Somme lors des élections législatives de 2017, sous la bannière « Picardie debout », avec le soutien de La France insoumise, du Parti communiste français, d’Europe Écologie Les Verts et d’Ensemble !. Il siège à l’Assemblée nationale dans le groupe La France insoumise.

Réalisations

Là bas si j’y suis

Là-bas si j’y suis est une émission de radio diffusée sur France Inter de septembre 1989 à juin 2014, produite et animée par Daniel Mermet. Là-bas si j’y suis est principalement constituée de reportages, suivant une ligne éditoriale critique et engagée. Abordant de nombreux thèmes (société, voyages, luttesmédia, etc.), elle tente de donner un éclairage différent à l’actualité, tant locale qu’internationale en donnant la parole à ceux qui ont moins d’exposition médiatique.

La vie des gens d’ici ou d’autres pays, les mouvements sociaux ou les ghettos des riches, les menaces sur les services publics ou les lobbies des sociétés multinationales, l’altermondialisme, les OGM, les nanotechnologies, le microcrédit, sont quelques-uns des thèmes abordés par l’émission. François Ruffin participe à l’émission en tant que reporter de 2005 à 2012, il participe comme reporter à plusieurs émissions radio .

Merci patron !

En 2015, il réalise son premier film, Merci Patron !,dont la sortie nationale a lieu le 24 février 2016.

« Comédie documentaire », le film montre le parcours de François Ruffin pour porter  la voix de la famille Klur dont le père et la mère ont été licenciés de l’entreprise Ecce, sous-traitant du groupe LVMH, à la suite d’une délocalisation de la production.

Il sort en salles à l’époque des débats autour de la « Loi travail » de Myriam El Khomri, source de nombreuses grèves et manifestations, dont le mouvement social Nuit debout. En quatre mois de diffusion, le documentaire atteint les 500 000 entrées en salle. La critique est globalement favorable, malgré certaines pressions exercées par le groupe LVMH dans les médias qu’il contrôle.

Lors de la 42e cérémonie des César en février 2017, le film remporte le César du meilleur film documentaire. Il profite de la remise de son prix pour critiquer vertement la politique gouvernementale face aux délocalisations des entreprises et interpeller le président de la République sortant François Hollande. Le 3 mars suivant, il remet symboliquement son trophée aux ouvriers de l’usine Whirlpool, opposés à la délocalisation de leur usine en Pologne.

Nuit debout

François Ruffin a participé au lancement du mouvement Nuit debout notamment à travers son film « Merci patron ! ». Il organise en effet le 23 février une rencontre publique intitulée « Leur faire peur » à la bourse du travail afin d’organiser la convergence des luttes. Il raconte tout ceci dans une interview publiée le 6 avril 2016 dans Télérama ( http://www.telerama.fr/monde/francois-ruffin-nuit-debout-n-est-un-mouvement-spontane-il-a-fallu-l-organiser,140743.php) « L’idée, c’était de faire converger des luttes dispersées, qu’il s’agisse de celle contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, de celle des ouvriers de Goodyear, de celle des profs contre la réforme des collèges, etc. On avait convié des syndicalistes, des militants, des intellectuels… Dans la salle, il y avait près de mille personnes.» Suite à cette rencontre, les participants ont voulu aller plus loin et on décidé d’occuper la place et de projeter le film « Merci patron ! ».

Député France insoumise

En novembre 2016, Ruffin annonce qu’il envisage de se présenter comme candidat aux élections législatives de 2017 dans la première circonscription de la Somme, avec un programme inspiré de celui de La France insoumise, du PCF et d’EELV. Il annonce sa volonté, s’il est élu, de s’auto-appliquer trois mesures : « mandat révocable, jury pour gérer les réserves parlementaires, député smicard ». Il crée son propre mouvement politique appelé « Picardie debout ». Son slogan de campagne est « Ils ont l’argent, on a les gens ». Il est élu député de la 1re circonscription de la Somme, le 18 juin, totalisant 55,97 % des suffrages au second tour

J’veux du soleil !

Parti à la rencontre de gilets jaunes de différentes villes de France, François Ruffin et Gilles Perret s’interrogent et leur donnent la parole de façon ouverte, sans a priori. On découvre qui se mobilise dans le mouvement des gilets jaunes et ce qu’ils vivent.

Bande annonce

Chaîne Youtube

En décembre 2016, Ruffin lance sa chaîne Youtube, où il publie régulièrement des « bulletins ».

Ils partagent entre autre les discours qu’il lance à l’Assemblée. La plus récente dénonce le fait que les plus riches s’accaparent non seulement les richesses, mais également les médias. Dans son discours, il appelle également la population à ne pas désespérer et à agir. Il démontre en effet que les oligarques tentent d’asservir les esprits et de faire croire à la population qu’il n’est plus possible de changer les choses, extrait de son discours :

« Aujourd’hui, dans notre pays, les maîtres de l’armement, les maîtres du bâtiment, les maîtres du luxe, les maîtres de la téléphonie, sont aussi les maîtres des médias.

Aujourd’hui dans notre pays, dix oligarques se partagent 90% des journaux, 55% des télés, 40% des radios.

Aujourd’hui, dans notre pays, les fraudeurs des Panama ou des Paradise papers, règnent avec tranquillité sur L’Opinion, Le Parisien, Les Echos, Le Figaro, Libération, BFM-TV, RMC, L’Express et les autres, avec l’approbation complice des politiques.

Aujourd’hui, dans notre pays que ces oligarques s’accaparent les richesses ne suffit pas. Il faut également qu’ils dominent les cerveaux, qu’ils nous instillent le poison de la résignation, qu’ils nous laissent accroire que leur règne durera toujours.

Maurice Barès écrivait : « que les pauvres ait le sentiment de leur impuissance voilà une condition première de la paix sociale » Et c’est leur labeur quotidien, ancrer cette impuissance dans nos têtes, y enraciner le « c’est comme ça, nous ne pouvons pas ». Depuis cette tribune je veux le dire à nos concitoyens, nous pouvons, ils ne sont grands que parce que nous sommes à genou, ils ne sont forts que de notre abandon ! »

Ses combats

Ruffin soutient la nécessité du protectionnisme économique et détaille ce point de vue dans un livre, Leur grande trouille : journal intime de mes pulsions protectionnistes, sorti en 2011.

Il est également partisan de la décroissance, par opposition au productivisme.

Il insiste également régulièrement sur la nécessité d’établir la jonction entre les deux cœurs d’électorat de la gauche, à savoir les classes populaires, associées aux ouvriers et aux syndicats d’un côté, et les intellectuels et professionnels de l’éducation de l’autre, car selon lui, seule la convergence des luttes peut mener à un mouvement social d’ampleur suffisante pour parvenir à un changement : « Le changement ne passera plus par les urnes mais par un mouvement social de grande ampleur. » Pour ce faire, il cherche notamment à lutter contre le mépris de classe qu’il identifie à l’encontre des classes populaires : « Non seulement les classes populaires étaient dans la merde socialement, mais on leur a rajouté des stigmates politiques et culturels : le vote Front national, le béret, les boules de pétanque, la picole… », mais également à présenter à ces dernières une information politique facilement accessible intellectuellement et « pas chiante ».

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